biennaleLa Biennale de Lyon avait gardé un bon plan au frigo pour son édition 2019 : investir pour la première fois les immenses plateaux vides des anciennes usines Fagor, ce qui permettait, en théorie, d’envisager des folies grandioses. Idée séduisante mais risquée, et qui, à l’arrivée, trouve toute sa force dans la démesure du lieu propre à satisfaire l’ambition initiale du collectif curatorial de voir les choses en très grand. Le commissariat de l’exposition internationale au Palais de Tokyo et son équipe ont en effet voulu penser cette biennale comme un vaste écosystème où les oeuvres de la cinquantaine d’artistes invités investiraient paysages biologiques, économiques et cosmogoniques. Vaste programme de « rencontres fortuites et de jonctions inattendues », et qui finalement révèle l’homogénéité des projets présentés trouvant une place légitime dans les 29.000 m2 des usines Fagor comme autant d’installations interconnectées, en dépit de la disparité esthétique et idéologique des univers présentés. Soulignons, parmi tant d’autres, quelques moments exceptionnels comme les stupéfiantes perforeuses de Sam Keogh à base de béton, de déchets ménagers, de racines, de tubes pvc, la très poétique « Marche sur les nuages » d’Abraham Poncheval, le roncier géant de Jean-Marie Appriou…Retenons du Mac Lyon le convaincant travail mural de Renée Lévi et les intrigants travaux muraux sur bois de Daniel Dewar et Grégory Gicquel. Et, bien sûr, en apothéose finale de ce passionnant périple lyonnais, la remarquable mise en scène d’oeuvres d’Anselm Kieffer au couvent de la Tourette qui continue de nous hanter longtemps après notre passage. 

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