wrong copsMauvais flics. L’un trafique du cannabis en écoutant de la musique d’avant-garde (signée Mr Oizo, l’avatar de Dupieux) ; un autre est obsédé par les seins ; un autre a un passé dans le porno gay, et ainsi de suite. Le nonsens chéri par le réalisateur de Steak, Rubber et Wrong reprend du service dans cette histoire de fonctionnaires barges. L’angoisse des films précédents est ici exacerbée, jusqu’à un final très réussi voyant le flic mélomane et trafiquant d’herbe (l’halluciné Mark Burnham) complètement désemparé au beau milieu d’une cérémonie funéraire. Pour faire vivre son petit laboratoire, Quentin Dupieux fait appel, une fois de plus, à la crème de l’humour américain absurde : Steve Little, Eric Wareheim (du duo Tim & Eric), Arden Myrin, Jon Lajoie, auxquels s’ajoutent le fidèle Éric Judor, ainsi que Ray Wise et Grace Zabriskie (sortis de Twin Peaks pour la caution étrangeté US). Pourtant, et malgré une collection de bonnes idées, le film suffoque dans ce système qui ne s’octroie aucune respiration. L’équilibre parfait de Steak entre la rigueur du cinéaste et la liberté de jeu d’Éric et Ramzy n’est jamais retrouvé ici ; et le casting, aussi bon soit-il, manque d’espace pour s’épanouir vraiment. Wrong Cops, se plaisant à épuiser ses personnages et ses spectateurs, ressemble alors trop à une mécanique certes bien huilée, mais qui tourne à vide.