tout ce qu'ilLe fond de l’air est à nouveau rouge et Tout ce qu’il me reste de la révolution s’en fait l’écho mais peine à apporter un renouveau formel. Attachant car sincère dans le fond, ce premier film reste gentiment dans les clous dans la forme. L’actrice-réalisatrice Judith Davis y joue Angèle, urbaniste à l’énergie frondeuse et dont la colère lui semble avoir été transmise en héritage. C’est une enfant du dazibao comme il y a des enfants de la balle : après s’être fait virer par « des patrons de gauche », elle se réinstalle chez son père, ancien ouvrier maoïste, alors que sa mère est partie cuver ses désillusions à la campagne. Avec une naïveté assumée, Angèle réinvente le monde en bas de chez elle, à son échelle, en tombant amoureuse, déclamant de la poésie ou montant un collectif. Dommage alors que ce film, souvent drôle et jamais cynique, s’installe dans des rapports sociaux parfois convenus si l’on excepte le pétage de plomb final du beau-frère, proto-macroniste halluciné et terrifiant.