maggieAlexander Makendrick, c’est comme Richard Fleischer. Chaque année, on découvre avec stupéfact ion un de ses films réalisés dans les années cinquante. Voici The Maggie , une ode méchante, saoulée au whisky frelaté, à l’Écosse ancestrale, assortie d’une critique de la modernité. Ici, les vieux marins de carte postale sont cyniques et leur progéniture violente jusqu’au meurtre.

Mais chez le réalisateur, la nature humaine est également (mal) répartie. Les hommes de la ville ne valent pas mieux. Dans ce film, tout en ergotages, bâti comme une partie de Mastermind  entre un vieux loup de mer obtus et un vieux loup de terre roué, toutes les tricheries sont permises pour faire triompher – ou pas – la tradition bête sur la modernité aveugle.

Comme à son habitude, Mackendrick compense sa férocité par quelques scènes romantiques où des yeux cernés de pattes d’oie se perdent sur les fjords, au son d’une cornemuse de légende. En fait, ce film vigoureux est à l’Écosse de la jeunesse de Mackendrick ce qu’était l’Irlande de L’Homme tranquille  à Ford : un refuge hors du temps, mais habité d’êtres impossibles et terrifiants.