SHADOW DAYSRenwei revient avec sa copine enceinte dans son village natal de Zhiziluo, dont son oncle est le maire. Laissant derrière lui un passé trouble, il accepte un emploi au planning familial qui l’oblige notamment à participer aux interventions brutales motivées par le contrôle des naissances. Ce parcours voué à l’échec est suivi avec une sobriété semi-documentaire, assez typique de ce cinéma chinois indépendant que l’on affectionne depuis les premiers Jia Zhangke. Malgré les quelques plans d’« apparitions » moins convaincants qui teintent le film d’un onirisme maladroit, Shadow Days n’est jamais aussi prenant que dans l’observation des rapports de force subtils au coeur des relations. Manipulé par un oncle trop bienveillant pour être honnête, Renwei devient de plus en plus odieux avec sa compagne. Cette dernière, dans la plus belle scène, pleure de rage lorsqu’il lui demande en la caressant si le futur bébé est bien de lui. Instant de pur amour vache, rarement vu depuis Pialat.