Selon la loi iranienne, une mère divorcée peut se remarier, mais elle perd alors le droit de garde sur ses enfants. Voici le point de départ de l’histoire de Nahid. Amoureuse de Massoud, elle voudrait refaire sa vie avec lui. Elle ne peut cependant se résoudre à laisser son fils à son ex-mari, homme instable. Mené avec l’intensité d’un thriller, ce premier long articule un suspense autour du peu de liberté dont dispose le personnage, de la façon dont elle peut s’orienter alors que chaque direction semble mener à une impasse. Refusant de condamner définitivement la femme iranienne à subir son destin, le récit ne se vautre jamais dans l’apitoiement, et la caméra ouvre sans cesse l’espace au travers de plans admirablement composés. Documentaire sur l’Iran d’aujourd’hui et tragédie universelle, Nahid , justement salué par le Prix de l’avenir Un certain regard l’an dernier, révèle une cinéaste aussi douée sur le plan esthétique que pour nous faire plonger dans les tourments intimes de ses personnages.