malgre« Il est des choses qu’on ne peut éprouver qu’en pensant et en vivant bassement. » Cette réplique est le mot d’ordre du film, l’injonction à l’abjection, au carrefour de Bataille, de Sade, et de la sublimation visuelle du romantisme punk d’un Garrel. Lenz débarque à Paris, à la recherche de Madeleine. Un Paris hanté par la présence spectrale de la disparue, par les deux autres femmes que Lenz croisera, Hélène et Léna, mais aussi par des vapeurs sombres sorties de l’Enfer. Lenz, dans sa quête de Madeleine, s’est aventuré dans le dédale du Mal : drogue,  snuff movies, univers interlopes, voire grande criminalité, tout ça se succède avec le flou de contours (qui est qui, qui fait quoi, le film prend un malin plaisir à brouiller ces questions élémentaires) et la puissance hypnotique des mauvais rêves. Le nouveau Grandrieux, avec sa lumière pulvérulente, ses personnages comme des apparitions qui flottent entre deux mondes mal déterminés, devient une entreprise de connaissance par les gouffres. Connaissance ou plutôt épreuve. Celle du négatif absolu. De la nuit de l’âme, pour parler comme saint Jean de la Croix