

Edito
Je n’aime pas les commémorations, c’est mortifère. Pour notre centième numéro, on ne voulait rien faire de spécial, écoeurés par la passion de la célébration dans la presse culturelle. Mais Transfuge étant ce qu’il est, une revue hiérarchisante au coeur de la culture, faire un point à propos des créateurs de ces dix dernières années […]
lire la suiteComme deux soeurs, Rachel Shalita
Amies d’enfance fusionnelles, Véra et Tsiona vivent très différemment leur vie en Palestine mandataire. La première, orpheline de mère, a les yeux tournés vers Paris, où son père, originaire de Russie, est parti mener une carrière d’artiste peintre. La seconde, qui a perdu le sien très jeune, se dévoue corps et âme au kibboutz du […]
lire la suiteSOCRATE À PARIS
Oh, le revoilà ! En France, après des années d’absence, dix ans si l’on pense à Black Book, et si l’on évite de trop s’appesantir sur Tricked, film sorti en 2012 directement en dvd. Verhoeven, le corrosif, le cinéaste qui a su, mieux que quiconque, pratiquer l’art de la contrebande à l’intérieur de Hollywood dans les […]
lire la suiteMalgré la nuit
« Il est des choses qu’on ne peut éprouver qu’en pensant et en vivant bassement. » Cette réplique est le mot d’ordre du film, l’injonction à l’abjection, au carrefour de Bataille, de Sade, et de la sublimation visuelle du romantisme punk d’un Garrel. Lenz débarque à Paris, à la recherche de Madeleine. Un Paris hanté […]
lire la suiteAlien à l’italienne
Incunable SF millésime 1965 dopé à l ‘épouvante, La Planète des vampires devrait faire partie de la galaxie de tout cinéphile qui se respecte un peu. Pourtant, l’unique incursion de Mario Bava, figure tutélaire de la veine transalpine, maniériste et psychopathologique du thriller, le giallo, dans les espaces sidérants de l’anticipation low budget était, jusqu’à […]
lire la suiteAdieu Pierrot, je t’aimais bien
Masculin féminin, c’est le film après Pierrot le fou. Autant celui-ci était flamboyant, coloré, romantique, méditerranéen, souvent léger (songeons à Raymond Devos), rimbaldien, « siodmakien » et pensé comme un adieu à la jeunesse ; autant Masculin féminin est terne, en noir et blanc bien noir, parisien à la moelle, engagé politiquement « maupassantien » […]
lire la suiteCarrément gaga
Assis, Ohad Naharin observe les corps. Voix de stentor, il demande à l’une de ses danseuses de bien vouloir tomber sans se freiner. Il se met derrière elle. Sécurisée, elle tombe dans ses bras. Soudain, il les écarte, elle chute sur le sol. Naharin la regarde et lui demande : « Ça y est, tu […]
lire la suiteLa nuit pendjabi
On ne sait pas s’il y a une déesse de la peur dans le panthéon indien, mais, avec cette Quatrième voie au rythme faussement torpide, mais innervé par l’angoisse, elle a son fi lm. Une déesse qui serait dotée du même nombre de bras que le tentaculaire Shiva, puisque la peur, dans le Pendjab des […]
lire la suiteL’idéal
C’est un film que l’on supposait destiné à d’autres, qui aiment voir de jolies filles humiliées et des hommes, moins jolis, défoncés. Mais, face à L’Idéal, à la deuxième minute, on rit. Gaspard Proust aff iche ce mélange d’arrogance et de dégoût de soi qui en fait un grand personnage burlesque. On le découvre au […]
lire la suiteLa Loi de la jungle
On a vu, chez Honoré, Guy Marchand jouer avec Louis Garrel, Michel Delpech avec Catherine Deneuve, Muriel Robin avec Anaïs Demoustier. On a vu Éric Judor devenir l’acteur fétiche de Quentin Dupieux. Cannes a vu Melvil Poupaud donner la réplique à Virginie Efira dans le nouveau Justine Triet. Et le Gaz de France de Forgeard […]
lire la suiteLove & Friendship
Plus encore que dans l’excellent Damsels in Distress (2012), Whit Stillman assume la dimension musicale de son cinéma. Le générique d’ouverture de Love & Friendship décline ainsi l’identité de chaque protagoniste en soulignant, annotation à l’appui, son trait de caractère le plus drolatique. C’est en ce sens que la mise en scène du cinéaste peut […]
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