garçons sauvages

Attention ! On va vous parler de Burroughs, de Stevenson, de Golding, de Jarry ! On va invoquer les mânes de Cocteau, de Genet, de Ruiz, de Kenneth Anger ! On va vous faire le coup du secret retrouvé, vous savez celui qu’on croyait perdu : féerie et roman noir, érotisme et poésie. Surtout, n’en croyez rien ! Si ces artistes ont bien influencé le premier long métrage de Bertrand Mandico, ce tohu-bohu de références n’accouche que d’un exercice de style vain et appliqué. Qu’est-ce que ce film raconte ? Il est question d’une confrérie d’enfants terribles qui, bannie sur une île exotique, découvre les gouffres voluptueux de la luxure et de la transgression, hermaphrodisme compris. Mais l’histoire importe peu tant elle uniquement prétexte à la citation, à la pose dandy. Résultat ? Il n’y a, ici, ni vraie vitesse, ni vraie hantise, ni vrai frémissement, ni vraie incandescence ; bref rien de ce qui fait l’effervescence révolutionnaire du surréalisme. Il paraît que cet underground homosexuel, théâtral et narquois, a déjà un label : le cramp. Quoi de nouveau depuis Bowie et le glam rock ? Rien, sinon l’étiquette et une énergie farouche et désespérée qui manque cruellement ici.