tu dorsCe n’est pas que Nicole dort plus que vous et moi, mais force est de constater qu’à l’heure où le film la présente, quelque chose la déconnecte du « sens commun ». Durant ces longs jours d’été, la jeune fille se voit confrontée plus que d’ordinaire à la petite résistance du monde (autre nom de « la vie ») à ses projets pourtant modestes : partir en vacances en Islande, par exemple, avec Véronique, sa meilleure amie pour plus très longtemps. Il y a des jours comme ça où être jeune, qui plus est fille, est un combat de tous les jours. C’est un certain ordinaire postadolescent – demandez à Frances Ha, Lena Dunham ou même Haewon – qui apparaît. Filmant la terre à hauteur de lune (autre nom du point de vue de Nicole), Stéphane Lafleur installe calmement mais sûrement une fable désarmante où tout (bande-son, noir et blanc, synchronisation audacieuse d’une voix d’homme et une gueule d’enfant…) devient pur délice pour l’oeil, les oreilles, le coeur. Une certaine idée du film rêvé.