Replié dans son motel helvétique avec pour seule compagnie l’accompagnatrice espagnole (Carmen Maura) que lui envoie son association d’aide au suicide, David Miller (le trop rare Patrick Lapp) dispose d’une nuit pour convaincre un prostitué russe – qui officie dans la chambre d’à côté – de bien vouloir être le témoin de sa mort. Avec ce huis clos à trois voix aux accents très différents, Baier joue la carte de la théâtralité la plus factice. L’unique décor d’un motel moribond des années soixante aux néons verts et rouges respire l’artifice et le tournage en studio. La tragédie attendue bifurque joyeusement au gré de dialogues existentiels et non-sensiques. Macabre et hédoniste, cette Vanité rappelle Ionesco et les facéties de Luc Moullet.