promesse de l'aubeDéjà adapté sans éclat en 1971 par Jules Dassin, le best- seller autobiographique de Romain Gary, écrit en 1960 semble ne pas être fait pour la transposition cinématographique. Pourtant, les moyens ont été mis en oeuvre : reconstitution maniaque sur plusieurs époques et lieux, effets spéciaux pour les scènes aériennes. Porté par une mise en scène pompeuse, des effets tape-à-l’oeil (horribles scènes de sexe grotesques qui en dénaturent le sens), une accumulation de saynètes monochromes qui ne restituent jamais la fougue ambiguë, emportée, de Gary, le film semble n’être rien d’autre qu’une oeuvre de prestige lénifiante, tournant le dos au propos comme à la personnalité de son auteur. Ecrasé par une démesure stérile, jouant sur différents registres sans jamais en trouver un, cette Promesse de l’aube ressemble en fin de compte à l’histoire d’un naïf qui serait devenu un héros français grâce à la France ! Le film pourrait très bien s’intituler : Un jour, un destin. Il ne propose guère mieux. Fdéric Mercier