Schneider, un aimable père de famille, tueur à gages de son métier, doit assassiner le jour de son anniversaire Bax, un écrivain reclus dans une maison sur pilotis au milieu des marais. La Peau de Bax ne se pitche pas : on ne peut résumer un film aussi mouvant, qui fonctionne par additions successives, scène après scène, de données toujours plus torves au postulat de base: un vieux pédophile, de la drogue, d’autres armes, une maîtresse gênante, un patron stupide, une mère de famille pressée, un inceste. Si La Peau de Bax fonctionne à la façon d’une bombe à retardement doublée d’un domino cascade narquois, l’opération est menée sereinement, avec calme, sécheresse, précision. Aucune précipitation, aucune panique à ce jeu de massacre jusqu’à son splendide final, moins explosif qu’émouvant. OEuvre d’ingénieur au tempérament anarchiste, La Peau de Bax confirme tout le bien que nous pensons du réalisateur néerlandais du déjà iconoclaste et buñuelien Borgman.