hediLa Berlinale cru 2016 a pris Hedi , le premier long du Tunisien Mohamed Ben Attia, au sérieux : il a décroché deux prix. Ça tombe bien, c’est justement un film qui prend au sérieux son personnage-titre, Hedi, un de ces types qu’on serait enclin à négliger. Car Hedi est un raté ordinaire, végète à un poste terne, laisse tomber sa passion du dessin, se laisse guider dans la vie par sa mère qui fait office de conseillère financière et matrimoniale. Mais lors d’un déplacement, Hedi rencontre Rim. Coup de foudre, intensité des sentiments, sérieux, là encore, de l’émotion. En surface, le film raconte l’opposition entre les pesanteurs de la société tunisienne et le désir d’émancipation. Sujet grave, donc. Mais l’essentiel n’est pas là, dans le sociologique, le psychologique, voire le politique (on peut aussi lire le f ilm comme une fable sur l’inert ie qui succède au printemps arabe). Il est dans cette façon qu’a Hedi de vivre sérieusement ses élans amoureux comme sa mélancolie.