demainAprès avoir exploré l’adolescence (Petites, La vie ne me fait pas peur, Camille redouble), c’est à l’enfance que s’intéresse cette fois Noémie Lvovsky. Au centre de ce film, un amour immense entre une petite fille d’une dizaine d’année (géniale Luce Rodriguez) et sa drôle de mère, laquelle (campée par Lvovsky elle-même) est peut être la plus enfantine. Mais il n’y a rien de pittoresque chez elle : c’est une mère-fille fuyant ses responsabilités parce qu’elle paraît en avoir plus conscience que quiconque. Ce caractère enfantin lui procure une prescience semblable à celle de sa fille, un rapport au monde plus essentiel. Le lien puissant entre les deux, la réalisatrice le transmet en plongeant de façon sensuelle, symbolique, et souvent fantastique, dans la psyché d’une enfant puis d’une jeune fille (Anaïs Demoustier). Demain et tous les autres jours offre une inquiétante vision – mais très inspirée de l’amour fou à l’âge où tout semble encore possible et sans conséquences.