americanLes romans de Philip Roth restent toujours difficiles à porter sur grand écran. Mais la grande force de cette version, adaptée du premier volet de sa trilogie américaine, tient à l’atmosphère de désespoir profond qui s’en dégage. Ewan McGregor, qui fait ses débuts derrière la caméra, parvient à tirer son épingle du jeu, malgré une mise en scène encore timide et mélo. Conçu en flashback, American Pastoral, plongée dans l’effervescence et le chaos politique et social des années 60, fait voler en éclat l’existence idyllique d’une famille bourgeoise du rêve américain. On suit dès lors la quête inlassable et désespérée d’un père (McGregor), un homme d’affaires juif, qui consacre le reste de sa vie à retrouver sa fille adorée (Dakota Fanning), devenue une asociale et une militante contre la guerre du Vietnam. L’acteur écossais réussit à dépeindre ce paradis perdu, renforcé par la part it ion poignante d’Alexandre  Desplat.