Chers lecteurs,

fort de son succès, Transfuge change de rythme cette année, passant de bimestriel à mensuel. La ligne éditoriale ne varie pas ou très peu, le magazine restant totalement indépendant. La littérature et le cinéma demeurent notre priorité, ce qui ne nous empêchera pas d’aller voir ailleurs : théâtre, musique, art…

   La longueur des articles reste une caractéristique essentielle pour Transfuge. Ce qui explique que nous gardons au centre du magazine le grand entretien, consacré ce mois-ci à l’écrivain « carverien » Richard Ford, et un dossier de fond, sur Wong Kar-Wai, fer de lance du cinéma hongkongais, pour la nouvelle sortie de son film hallucinatoire Les Cendres du temps, dans une version réduite.  Quand la place de la presse culturelle se réduit comme peau de chagrin (alors que l’Allemagne, l’Angleterre et l’Italie vont dans le sens inverse), nous pensons qu’il est toujours nécessaire de prendre le temps de l’analyse, d’écouter ce que les intellectuels ou ce que les artistes ont à nous dire.

Transfuge, c’est aussi la recherche de nouveaux talents littéraires, ou de tendances culturelles émergentes. Des écrivains français comme Xavier Mauméjean ou Jean-Marie Blas de Roblès, inconnus, signent en ce début d’année deux romans atypiques, loin du standard de l’autofiction, roman d’aventure formaliste pour l’un, roman hybride pour l’autre. Il y a là un renouveau possible du roman français. Tendance culturelle ? Oui, pour cette rentrée littéraire française (qui sera suivie de la rentrée littéraire étrangère en octobre), on assiste à l’émergence d’un nouveau genre : le roman d’aventure expérimental. Des auteurs français font éclater les codes du genre, et jouent avec lui, pour le meilleur. Le dernier roman d’Ollivier Rollin est un bon exemple.

La défense du cinéma d’auteur est également l’une de nos préoccupations, cinéma qui est toujours d’une richesse étonnante, contrairement aux mauvaises langues qui annoncent sa mort depuis si longtemps. Il suffit de voir le film de Bella Tarr, L’Homme de Londres, ou encore ce petit chef-d’oeuvre crépusculaire de Philippe Garrel (qui fera l’objet du prochain dossier), La Frontière de l’aube, pour en juger.

La question fondamentale que pose Transfuge reste donc la même : qu’est ce qui se passe aujourd’hui dans la culture ? Etre à la pointe de la culture, voilà notre objectif.