Jules Goliath 

C’est peut-être un nom prédestiné. Jules Goliath érige des blocs de béton qui s’apparentent à des vestiges d’architectures en ruine à échelle réduite. Images d’une archéologie dystopique où les labyrinthes d’Escher semblent être creusés dans la roche, pareils à des petites cavités complexes. La poétique de la ruine embrasse ici l’évocation de paysages imaginaires dans lequel le regard se perd. Diplômé en 2021 des Beaux-Arts de Paris, Jules Goliath (né en 1996) a montré une de ses œuvres au Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre en 2022. Il expose aujourd’hui ses fascinants fragments à la jeune galerie-appartement Villa Gabrielle qui a ouvert l’automne dernier à côté du square de l’Oiseau-Lunaire qui vit naître le mouvement surréaliste.  

Fragments contemporains Jules Goliath. Collection d’art I, exposition collective, Galerie Villa Gabrielle, galerievillagabrielle.com 

Yann Lacroix 

Des paysages envahis par une végétation luxuriante dévoilent des fragments de bas-reliefs antiques ou des balustrades silencieuses. Ces morceaux de mémoire troublent la vision par des jeux de superposition et de flou accentués par la délicatesse de tonalités mordorées qui s’apparentent à des effets de surexposition. Yann Lacroix (né en 1986) est un des peintres les plus élégants et les plus doués de sa génération. Ses paysages nous embarquent dans un romantisme rêvé où l’effet décati de la ruine fait naître une atmosphère sensuelle au parfum du voyage et de la dolce vita. L’œil se noie dans des points de vue singuliers, fenêtres ouvertes sur des détails d’architecture ou horizons mystérieux, qui ne cachent pas leur amour pour l’art italien. 

Imago Yann Lacroix. Jusqu’au 13 avril, Fondation Bullukian, Lyon, fondationbullukian.com 

Sacha Floch Poliakoff 

L’œuvre colorée de la jeune artiste Sacha Floch Poliakoff (née en 1996) peut être admirée de tous, dans la rue, sur une immense bâche qui recouvre l’échafaudage du 73 boulevard Haussmann. On avait pu découvrir son univers fantaisiste et onirique friand de rébus et d’imagerie populaire à la galerie Clavé Fine Art l’an dernier. Ici, son œuvre monumentale s’inspire des « loubki », les estampes russes anciennes que l’artiste a découvertes, enfant, dans le bureau de son grand-père, Serge Poliakoff. Elle est aussi une des six artistes diplômés des Beaux-Arts à avoir été choisie pour créer à la Manufacture de Sèvres les vases trophées des médaillés d’or des Jeux Olympiques et Paralympiques.  

73 boulevard Haussmann Sacha Floch Poliakoff, projet l’Art dans la Ville avec Aroma Zone, lartdanslaville.com