Exposée pour la première fois chez Marian Goodman, la grande artiste colombienne Delcy Morelos nous plonge dans son intrigant et fascinant univers tellurique. 

Imaginez-vous descendre dans les entrailles terrestres, là où palpite un cœur trop souvent oublié, celui de Gaïa, la terre nourricière, la terre mère comme la nomme Delcy Morelos habitée de mille certitudes liées à son enfance pauvre aux contacts d’esprits et de légendes. Après m’avoir détaillé ses tableaux du rez-de-chaussée aux références organiques et sanguines liées à la violence de son pays, l’artiste colombienne m’entraîne dans la semi-pénombre du sous-sol de la galerie Marian Goodman pour me faire partager une expérience unique. Là, des parterres géométriques de terre grasse et noire se dégagent d’ensorcelants effluves de senteurs de cannelle, de clous de girofles et autres senteurs. Nous sommes dans ce que cette autoproclamée « sorcière » appelle le ventre maternel et il est vrai que, peu à peu, dans le silence enveloppant propice au demi-sommeil méditatif, le corps et les sens se laissent peu à peu happés comme en apnée dans un invisible liquide amniotique. J’ai tenté de comprendre qui était vraiment cette petite femme aux yeux sombres, au sourire lumineux et à la force extraordinaire ? Une créatrice d’une œuvre aussi étrange qu’unique dont l’ensemble dessine les contours d’une pratique empreinte de la cosmovision andine ancestrale et de l’esthétique de l’art minimal. « Je veux montrer la terre comme on n’a pas l’habitude de la voir parce qu’on ne la regarde pas. Je veux montrer à quel point c’est une œuvre d’art aussi précieuse que d’autres, c’est pourquoi je la parfume. La terre et sacrée mais on l’a oublié ». Avec Delcy Morelos, l’expérience est inoubliable. 

L’article complet est à retrouver dans le n°173, disponible en version numérique

El oscuro de abajo. 

Jusqu’au 21 décembre. 

www.mariangoodman.com