Pour sa 8e édition, la foire Asia Now investit La Monnaie de Paris. Plus de 70 galeries exposent le meilleur de l’art contemporain asiatique, en parallèle de l’effervescence de Paris+ par Art Basel.

Dans la cour Mansart récemment restaurée, le bruit des ateliers filtre par les hautes fenêtres. Dernière grande manufacture de la capitale toujours en activité, La Monnaie de Paris préserve un musée et abrite toujours des artisans frappeurs de monnaies. Le lieu, vibrant de ses mille ans d’histoire, a semblé propice à Alexandra Fain, fondatrice de la foire Asia Now, pour y montrer le meilleur de la scène de l’aire asiatique, dont les pratiques artistiques sont connues pour laisser une large place aux matières naturelles à travers une précieuse attention aux savoir-faire traditionnels, savamment revisités. De Shangaï à Singapour, de Séoul à Téhéran, de Manille à New Delhi, le parcours, jalonné d’expositions sous tentes et d’œuvres in situ, invite à une flânerie inédite entre architecture classique et créations végétales, nuages de rotin, envolées textiles et sculptures de céramique. On croisera notamment une grande installation végétale de l’artiste hongkongais Trevor Yeung (galerie Allen) et l’impressionnante sculpture aranéiforme Orchidelirium de Bita Razavi, artiste d’origine iranienne, co-représentante cette année du Pavillon estonien à la Biennale de Venise. « L’Asie du Sud-Est avec Singapour et les Philippines notamment développe des pratiques collaboratives qui apparaissent très fortes, souvent constituées à défaut de soutien des puissances publiques. Cela occasionne un mode de création originale. On observe également un dynamisme passionnant chez les artistes du Vietnam et du Cambodge tandis que de nouveaux territoires gagnent en visibilité en Asie du Sud-Ouest », décrypte Kathy Alliou, directrice du département des Œuvres des Beaux-Arts de Paris qui assure cette année la direction artistique de la foire. 

La thématique de l’événement « Feu de Joie » marque cette volonté de partage en prenant pour inspiration une pièce de l’artiste sud-coréenne Natsuko Uchino dont les œuvres questionnent les enjeux d’économie circulaire et intègrent de nouveaux matériaux agronomes tel le béton de chanvre. Elle répond aussi au développement croissant de la place de la céramique au sein des pratiques contemporaines, phénomène qui tend à gommer la distinction traditionnelle entre art et artisanat. Sous le signe de la terre et du feu, le visiteur découvrira également une sélection d’œuvres issues du mouvement Mingei, comme une introduction à la beauté et à la simplicité des matériaux, avant d’accéder à l’espace réservé aux stands des galeries, dans les salons nobles de style XVIIIe siècle. « J’aime beaucoup ces foires spécialisées qui sont curatées et qui ont une identité forte » observe Anne-Laure Buffard qui vient de créer sa galerie au printemps dernier – Anne-Laure Buffard Inc. – et qui inaugure ici sa première participation à une foire en présentant un duo-show des sœurs jumelles, Park Chae Dalle et Park Chae Biole. La foire désormais bien établie dans le paysage de la semaine de l’art contemporain parisien accueillera aussi ses plus fidèles exposants, les galeries Nathalie Obadia, Perrotin, Almine Rech, Tamenaga ou encore Jeanne Bucher Jaeger.

Foire Asia Now. Du 21 au 23 octobre. La Monnaie de Paris. asianowparis.com