Stanislas Nordey a imaginé une saison estivale dont l’objectif affiché est de permettre, après le confinement et la fermeture des théâtres, de renouer avec les publics et redonner le goût du spectacle vivant. Par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore.
Face à la crise annoncée du secteur culturel, il fallait une réponse forte des acteurs du milieu pour enrayer la tragédie. Saison amputée, annulations en chaîne de la plupart des festivals estivaux, le théâtre faisait bien triste mine en ce début d’été. Heureusement, certains directeurs de lieux ont décidé de prendre aux mots le chef de l’État, de relever leurs manches et d’imaginer un certain nombre d’initiatives permettant au public de renouer au plus tôt avec le spectacle vivant. Sous l’impulsion de son directeur, l’infatigable Stanislas Nordey, Le TNS a été un des premiers à répondre à l’appel d’inventer un « été culturel et apprenant » et ainsi de bénéficier des aides allouées afin de soutenir le retour aux pratiques artistiques.
En présentant début juillet, son cycle estival sous le regard bienveillant de Roselyne Bachelot, toute nouvelle et pimpante ministre de la Culture, l’établissement, dont toutes les équipes ont été mobilisées pour l’occasion, souhaite ainsi faire découvrir au plus grand nombre les différentes disciplines qui composent l’univers théâtral, des planches aux coulisses. Intitulé les Traversées de l’été du TNS, le projet pour être itinérant s’articule autour de lectures, d’ateliers d’écritures permettant de découvrir un aspect moins connu du spectacle vivant, de rencontres avec des artistes de tout bord, dont les fameuses brigades contemporaines, composées d’anciens élèves passés par l’école associée au Théâtre national, d’accès privilégiés à des répétitions.
S’appuyant sur des projets existants, comme la création d’Andromaque à l’infini de Gwenaël Morin qui devait être présentée au Festival d’Avignon, ou la possibilité de revoir l’Odyssée de Blandine Savetier, et d’autres créés ex nihilo, comme les lectures de textes que Stanislas Nordey a spécifiquement commandé à des auteurs associés au théâtre, la programmation riche et foisonnante a été pensée pour pouvoir intéresser autant les jeunes générations, leur permettant de se familiariser avec un art qu’ils connaissent mal ou imaginent à tort lointains, que les plus anciennes, en programmant notamment des visites en EHPAD.
En tout, plus d’une centaine de rendez-vous gratuits ont été pris jusqu’au mois de septembre. Et ce n’est qu’un début, le programme se voulant évolutif tout au long de l’été, d’autres collaborations devraient s’ajouter à celles déjà présentées en ligne sur le site et permettre ainsi d’’obtenir une offre diversifiée sur l’ensemble du territoire. Que ce soit dit, même Roselyne Bachelot est venue spécifiquement soutenir l’initiative, à Strasbourg, l’été brûle les planches du TNS.