willyMarginal inadapté, vivant chez ses parents à 50 ans, en deuil de son frère jumeau, Willy décide un jour sur un coup de tête de vivre sa vie et de s’assumer seul. Son parcours aurait pu être filmé par les frères Dardenne. Au « J’ai trouvé un travail, j’ai trouvé un ami, je ne tomberai pas dans le trou » , que murmurait Rosetta, répond le « J’aurai un appartement, un scooter, des copains, et je vous emmerde ! »  crié par Willy. Sa quête n’est pas celle de l’extraordinaire mais de l’ordinaire absolu. Willy est pourtant un héros rock’n’roll. Sa route pour gagner sa liberté est mise en scène comme un déraillement, un majeur levé face à la fatalité. Le personnage est génialement campé par Daniel Vannet, qui joue ici des scènes, drôles ou émouvantes, inspirées de sa propre vie. Comme l’avait fait en début d’année le très beau Tempête , ce magnifique et délirant Willy1er fait revivre son histoire à un comédien non-professionnel, interrogeant ainsi l’ idée passionnante de devenir, au sens cinématographique autant que philosophique, acteur de son existence.