westernÀ la toute fin du western La Rivière sans retour, Marylin Monroe, emportée de force par Robert Mitchum, s’écrie : « Où m’emmènes-tu ? ». Il lui répond : « Home ». Trouver sa place, c’est souvent le souhait profond du cow-boy. Meinhard (Meinhard Neumann), le héros de Western, en compétition Un certain regard à Cannes et produit par Maren Ade (réalisatrice de Toni Erdmann), la trouve, lui, auprès des habitants du village bulgare où il a été envoyé avec un petit groupe d’ouvriers allemands. Il découvre peu à peu ce lieu, qui devient un paradis. 

Des plans souvent larges appellent à la durée. Mais la réalisatrice a préféré un montage plus morcelé, où d’une scène à l’autre on a parfois la sensation que beaucoup s’est passé sans que nous l’ayons vu. Le souffle du récit, qui n’a pas la dimension épique d’un western, en est un peu coupé. Mais quand certains personnages se transforment soudain, comme le chef des ouvriers dont le visage semble changer, cela crée une bonne surprise. Pourtant celle-ci n’est pas toujours heureuse. Pour Meinhard, ce sera, peut-être, un retour à une réalité difficile quand, après avoir pris un coup sans raison lors d’une fête, il danse au milieu des autres comme s’il était seul, à nouveau.