duvivierOn fait la fête à Duvivier. À ce titre, il faut confier qu’au dernier Festival Lumière à Lyon, tandis qu’on était censé célébrer Scorsese, un autre nom plus franchouillard parcourait toutes les lèvres. Untel croisait machin et demandait, avant de l’avoir même salué, s’il avait été (re)voir La Belle Équipe , La Fin du jour  et Voici le temps des assassins . Et tant d’autres films, parmi les cinquante-sept que Duvivier tourna tout au long d’une vie solitaire car vouée au cinéma, entre 1919 et 1967. Filmographie que Pathé a enfin la très légitime idée d’exhumer en partie, en restaurant avec superbe certains titres parmi les plus fameux. En France, il y a peut-être eu deux géants de la trempe des John Ford et Howard Hawks : Duvivier et Renoir. Duvivier que Renoir admirait totalement. Duvivier qui, comme Renoir, partit aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et triompha plus qu’aucun autre cinéaste français en exil. Dans le milieu de la cinéphilie, la cote de Duvivier a pourtant connu des hauts et des bas. Si Renoir a été le symbole de la politique des auteurs – c’est-à-dire le cinéaste dont on devait aimer tous les films –, l’affaire fut complexe avec Duvivier. De l’auteur de La Bandera , on s’est parfois un peu lassé, pensant que l’affaire était trop vite entendue. Trop implanté et depuis trop longtemps dans le système ? N’empêche qu’à chaque fois que l’on redécouvre ses films, on se demande pourquoi Duvivier demeurera toujours moins célébré que Renoir. Ne boudons pas notre plaisir et félicitonsnous de ces ressorties qui accompagnent la rétro que consacre la Cinémathèque française à Jean Gabin, acteur que Duvivier  fit tourner sept fois et dans sept films admirables.

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