reparer les vivantsDe la greffe. Greffe des organes d’abord d’un jeune garçon décédé des suites d’un AVC à une femme atteinte d’une terrible maladie. Greffe ensuite réussie de la littérature au cinéma : en adaptant le roman à succès de Maylis de Kerangal, la réalisatrice de Suzanne invente des images sidérantes : fondu enchaîné de l’océan à la route qui se mêlent l’un l’autre après une incroyable virée en surf au ralenti à l’intérieur des vagues. Étonnante façon aussi d’organiser la narration à la manière d’un film choral où, épisode après épisode, de nouveaux personnages viennent s’y greffer, composant un choeur. Quillévéré a aussi le talent de diriger avec douceur tous ses comédiens, les plus célèbres (Tahar Rahim, Anne Dorval, Emmanuelle Seigner, Alice Taglioni) comme les seconds rôles. OEuvre d’équilibriste, à deux doigts du tire- larmes mais toujours rattrapé de justesse par sa précision documentaire, Réparer les vivants  est un film organique, vivace.