Après une fusillade dans le bois de Vincennes, David (Vincent Lacoste, calme et fort) perd sa soeur et doit alors s’occuper seul de l’enfant qu’elle a laissé, Amanda. Mikhaël Hers raconte dans ce film, comme il le faisait déjà dans Ce sentiment de l’été, le deuil que doivent vivre ensemble ces deux personnages. Et raconte aussi Paris après les attentats, l’atmosphère de la ville, sa vie qui reprend son cours, imperceptiblement changé.
Le film alterne entre quotidien et temps dramatique. Les scènes du quotidien sont discutables, elles manquent parfois de vigueur, et des dialogues apprêtés empêchent le naturel. Là où Amanda prend toute sa force, c’est au contraire à travers un registre nouveau pour Mikhaël Hers, qui ose le drame. Quand il en est question, il n’hésite pas à s’y confronter avec une distance exemplaire, mais sans prendre de pincettes. Il semble que la délicatesse première du réalisateur l’aide à aborder la tragédie et l’émotion des personnages de façon franche, sans hésiter à s’approcher du mélodrame, ce qui ouvre le film, lui donne toute sa respiration.