Après Redouane, étonnant documentaire sur le monde de la boxe, Dan Uzan poursuit son exploration du monde du ring et des combats. Son héros, Karim, vient de passer boxeur professionnel. Quelques mois avant son mariage, il se blesse au poignet et est prié par son médecin et sa future épouse de raccrocher et de trouver vite un travail pour assurer l’avenir de son foyer. La belle idée de ce premier long est de montrer avec quelle violence le monde social fait pression sur un homme pour lui faire renoncer au rêve de sa vie. A mesure qu’il se retrouve acculé à payer ses créanciers, Karim s’entête, dissimule ses petites magouilles et se perd dans ses propres mensonges. De conciliabules insidieux avec son futur beau-frère en discussions à n’en plus finir avec des agents immobiliers, Karim s’enfonce dans une spirale infernale, tel le héros des Forbans de la nuit de Jules Dassin. Entre peinture sociale et film noir qui ne dit pas son nom, Nous nous marierons est un film de boxe sans coups, un polar sans détonations, une descente vers les enfers du conformisme social et marital.