Le troisième film des frères Safdie a un programme clair, celui de son titre : filmer un amour fou, forcément sans issue, dans les rues de New York. Comme toujours chez eux, la caméra fait corps avec les personnages, en privilégiant la densité du moindre geste, leur respiration. Après avoir tenté de se suicider sous les yeux d’Ilya, son ex, Harley (Arielle Holmes, dont le film est une adaptation du livre autobiographique) s’émeut d’apprendre que celui-ci (Caleb Landry Jones) a appelé les secours. Les deux vagabonds savent qu’ils s’empoisonnent mutuellement, mais ne parviennent pas à vivre l’un sans l’autre. Après son rétablissement, Harley tente bien de s’accrocher à l’un de ses amis, Mike, certes lui aussi junky. Mais la proximité menaçante d’Ilya, son seul amour, pèse très vite sur cet ersatz de relation. New York – ses faubourgs, ses passants – est le décor d’une tragédie urbaine dont on ressort amer, mais ému.
Mad Love in New York
De Joshua et Benny Safdie avec Arielle Holmes, Caleb Landry Jones...