discipleVeniamin (Petr Skvortsov) n’est pas un adolescent russe comme les autres. Pris un beau jour d’une crise mystique, il met un point d’honneur à convertir son entourage à sa propre lecture des textes sacrés. Le caractère buté de ce personnage est pour Kirill Serebrennikov le moteur d’une mise en scène nerveuse, tout en plans séquences rythmés par sa caméra portée. Chez lui, à la piscine ou en classe, Veniamin provoque obstinément le conf lit. Les camarades s’amusent de sa folie grandissante là où les adultes, symboles supposés d’autorité, sont dépassés. Un seul antagoniste se distingue durablement, Elena Lvovna (Victoria Isakova), professeure de sciences naturelles athée dont l’ascendance juive obsède peu à peu le jeune fanatique. Leurs passes d’armes sont les moments les plus prenants du film, les arguments de chacun se déployant avec une rage aussi épuisante que stimulante. Un duo d’enfer.