petite cloche au son grele

La Petite cloche au son grêle, premier roman de Paul Vacca, explore les méandres du souvenir et célèbre la littérature à travers le récit initiatique d’une adolescence marquée par le deuil.

Un village du nord de la France au charme désuet, avec ses cafés, ses rites immuables et le son de la cloche qui retentit lorsque le client pousse la porte du bar où travaille le père du narrateur. C’est dans ce décor de paradis perdu, sur lequel plane l’ombre de la maladie et de la perte que Paolo, adolescent introverti de treize ans, fait l’expérience de ses premiers émois amoureux et littéraires, après avoir trouvé au détour d’une promenade un livre abandonné par une jeune fille mystérieuse. Livre qui s’avèrera n’être rien moins que La Recherche du temps perdu.

On le pressent, les jeux de la séduction et la découverte des mots, dans la figure tutélaire de Proust, se confondent dès l’ouverture du roman pour laisser place à une évocation tendre et nostalgique de l’enfance révolue. Avec La petite cloche au son grêle, Paul Vacca, scénariste et essayiste, a choisi de faire ses débuts en littérature en rendant hommage à l’un de ses plus grands maîtres. Les thématiques proustiennes traversent le texte, de la quête du souvenir à la relation quasi-fusionnelle à la mère en passant par les descriptions sensuelles des lieux du passé.

Difficile aussi de ne pas déceler dans la voix de Paolo une référence à peine voilée à cet autre explorateur de l’enfance, Romain Gary, et à sa quête d’un destin littéraire. Le jeune narrateur, tout comme son prédécesseur, demeure marqué toute sa vie par la promesse d’une carrière littéraire, promesse de l’aube faite à une mère mourante, et que l’écriture s’attache à combler.