fille inconnueJenny Davin (Adèle Haenel, magnétique), jeune médecin généraliste, vient de finir ses consultations. On sonne, elle n’ouvre pas, il est trop tard. Le lendemain, elle apprendra que sa visiteuse du soir a été retrouvée morte. Elle se met elle-même en quête de l’identité de la défunte, à qui elle souhaite offrir une sépulture digne de ce nom. Les allées et venues du personnage, de son cabinet aux domiciles de ses patients, son dévouement absolu à un métier, sont ce que les Dardenne fi lment le mieux. Comme toujours chez eux, c’est la part la plus mobile et physique, la moins verbalisée de leur mise en scène qui permet à la dramaturgie de prendre corps. Là où le dernier tiers, où les langues se délient, aurait tendance à tout aplanir, rendre leur écriture trop lisible. Ce n’est peut-être pas leur meilleur film, mais La Fille inconnue passionne lorsqu’il semble échapper, même provisoirement, à son programme narratif.