have a nice dayHave a Nice Day a connu un sort aussi tumultueux que l’histoire qu’il raconte. Présenté en toute liberté dans un festival aussi prestigieux que Berlin en février 2017, il s’est vu retiré au mois de juin suivant, sous la contrainte des autorités chinoises, de la programmation d’Annecy. Avant d’être récompensé au mois d’octobre du Grand Prix du jury à La Roche-sur-Yon, où il put donc concourir sans tracasseries. Les personnages de ce film d’animation à la sourde violence, réunis dans une intrigue classique mais prenante (un mafieux, son chauffeur qui lui dérobe une grosse somme), naviguent eux aussi entre succès et revers. Chacun, à un moment du récit, se croit maître du jeu, parce qu’il a une arme en main, parce qu’il l’emporte, tout simplement, par la force physique. Mais chaque fois, la chance tourne, un autre prend l’avantage. La résolution, inattendue, rétablit pourtant une certaine forme de justice. Qui prête à sourire, tant cette apparence d’ordre détonne dans ce monde soumis à une perpétuelle instabilité.