Après un fumeux détour moderne (Pacific Rim), retour au bercail pour l’auteur mexicain de L’échine du diable, Le Labyrinthe de Pan. Celui du conte gothique gore, de la fable à fantômes écorchés, du mariage tragique d’une ingénue (Mia Wasikowska) avec un industrieux (Tom Hiddleston), vivant reclus avec sa soeur (Jessica Chastain, extraordinaire) dans un manoir anglais. Del Toro raconte son épopée à la fois intime et horrifique avec l’aplomb d’un vieux feuilletoniste pour feuilles de choux du temps jadis. Les péripéties s’enchainent, la caméra tournoie dans les escaliers et autour de l’héroïne, sang et spectres coulent à flot de la première à la dernière séquence, les personnages révèlent des visages inattendus. Seulement, son imagerie paraît désormais impuissante à donner un réel coup de fouet à cette vieille histoire de terreur féminine. Si Del Toro a quelques idées dans sa besace pour suggérer au spectateur des idées folles (un manoir au toit ouvert où tombe la neige, une machine monstrueuse à extraire le sang de la terre), Crimson Peak paraît formaté, ripoliné, travaillé par une imagerie gothique déjà customisée par Burton il y a plus de vingt ans. Crimson Peak est un bon vieux film poussiéreux du dimanche soir.

Sortie le 9 octobre
Universal Pictures International France