À l’occasion de la dernière Berlinale, Transfuge avait pu voir le prochain film de Xavier Beauvois, Albatros, et s’était rendu un après-midi chez le réalisateur, pour en savoir un peu plus. Une interview fleuve avait paru dans notre numéro de mars. Nous la retranscrivons ici dans son intégralité, alors que le film sort en salles ce mercredi 3 novembre.

Le petit village de Benouville est perché sur un plateau calcaire à quelques centaines de mètres de la Manche. Dès qu’on s’en éloigne, on aperçoit la ligne bleue de la mer ondulant au-dessus de champs avares en présence humaine, les fermes des environs ressemblant plutôt à de grosses exploitations qu’à de petites fermes fourmillantes d’activité. Entre la côte et la plage, la valleuse du Curé : 283 marches creusées dans la falaise. Le vent bat ses paysages ou règne un silence précieux invitant à la contemplation. Ce recoin du pays de Caux déploie ses paysages sous une lumière somptueuse ; une lumière qui fait le ciel plus bleu, l’herbe plus verte, les nuages plus roses ; une lumière qui, on le sait, inspira de nombreux peintres impressionnistes venus s’installer par ici.

C’est ici que Xavier Beauvois a choisi de se fixer avec sa femme, Marie-Julie Maille, et Madeleine, leur fille de huit ans. Las de l’agitation parisienne et de ses vanités, ils se sont installés dans une ancienne ferme divisée en plusieurs bâtiments dont un poulailler et un abri pour l’âne Gabin. À l’observer échanger avec les animaux, les taquiner, leur donner de l’affection, on ne peut qu’être frappé de la proximité du cinéaste avec les bêtes. Une proximité qu’il m’a rarement été donné d’observer chez les réalisateurs. Encore moins chez ceux qui, comme Beauvois dans les années quatre-vingt-dix, fréquentaient assidûment les soirées chez Castel organisées par ses amis BHL et Karl Zéro. Mais aujourd’hui Beauvois se définit comme un « taiseux ». La compagnie des animaux doit le reposer du continuel bavardage des hommes. Et cette ferme nous apparaît comme son monastère à lui, lui qui a si bien filmé la vie recueillie des moines dans Des hommes et des dieux. Ce n’est pas que Xavier Beauvois soit misanthrope. Non, il entretient de nombreuses amitiés dans le monde du cinéma et il aime visiblement côtoyer les gens de la région. C’est plutôt que sa sensibilité à fleur de peau, et son cœur à vif, lui rendent sans doute la société des hommes parfois fastidieuse et crispante. Si d’aucuns le trouvent un peu rude et mal commode, il m’apparaît davantage comme un hypersensible un peu maladroit qui s’impatiente quand l’échange avec les autres n’est pas aussi fluide qu’il le souhaiterait.

Cinéaste avant tout

La preuve : c’est avec affabilité que lui et son épouse nous accueillent – Vincent Jaury, Laura Stevens, la photographe de Transfuge, et moi-même – en cette après-midi de février pour évoquer Albatros, son tout dernier film. École oblige, la petite Madeleine n’est pas là. Dans la maison et le jardin, partout des traces de ses anciens films : une tombe et des meubles hérités du tournage des Gardiennes, un tableau ayant appartenu à Jean Douchet (on le voit dans N’oublie pas que tu vas mourir),le tombeau de Charles Chaplin utilisé dans La Rançon de la gloire, une statue de la vierge venue des Hommes et des dieux, et originaire du même film, la plaque bleue devant le dispensaire de Frère Luc. Un tel assemblage de reliques signifie-t-il que Beauvois est nostalgique de ses films passés ? Ou qu’il essaie d’ériger un musée à sa propre gloire ? Je ne le crois pas. Quand on lui demande s’il revoit ses anciens films, Beauvois assure que non (sauf s’il tombe dessus par hasard à la télé) : il pense toujours au film prochain. Non, s’il s’entoure des annales de son passé, ce n’est  ni par nostalgie ni par gloriole mais plutôt parce qu’il se définit intégralement, comme un cinéaste. Il est ce queses films ont fait de lui, il est l’expérience acquise pendant ses tournages, il est le résultat de ses collaborations avec les acteurs et les techniciens, il est la trajectoire de ce môme du Pas-de-Calais devenu cinéaste. Il confie : « je ne suis vraiment moi-même que sur un plateau. Quand on tourne la scène de la tempête dans Albatros avec une grosse machine qui asperge d’eau le bateau du film (les yeux brillants, il nous montre des photos du tournage), je m’amuse comme un enfant. Comme lorsque je filme l’armée d’ailleurs. Le reste du temps, je suis un taiseux, un contemplatif. ». Ce sentiment d’être un cinéaste avant tout s’explique aussi par le fait que sa carrière s’est construite en dépit de circonstances peu engageantes : « je venais de province, je n’avais pas le bac, pas une tune, pas de relation. Un dimanche j’appelle Bertrand Tavernier pour lui demander des conseils. Il me dit que les écoles privées ne servent à rien. Qu’il faut que je passe mon permis de conduire pour être stagiaire sur les tournages. C’était un bon conseil. Heureusement que je l’ai suivi. J’ai été stagiaire avec Téchiné et Oliveira. C’est comme ça que j’ai commencé. ».

Je ne suis vraiment moi-même que sur un plateau.

De cette façon d’être un cinéaste avant tout témoigne aussi sa fidélité aux réalisateurs et acteurs qui ont nourri son amour du cinéma. Pendant le tournage de N’oublie pas que tu vas mourir, il propose à Philippe Garrel (avec lequel il tourna plus tard Le Vent de la nuit) de venir tourner une scène de son propre film : « Garrel était à Rome pendant que je tournais. Il se faisait profondément chier et je lui avais donné super envie de tourner. Il y avait une scène que je n’avais pas envie de faire : celle où le personnage que je joue dégueule dans les toilettes de la gare de Rome. Je lui ai proposé de tourner la scène. Je lui ai expliqué la place de cette séquence dans le film et il l’a tournée. Évidemment, il en a fait du Garrel, c’est fou ! ». Jeune cinéphile, Beauvois aimait aussi les westerns et les films d’aventures, notamment ceux avec Jean-Paul Belmondo. D’ailleurs, il cite souvent Un singe en hiver parmi ses films favoris. Il conserve aujourd’hui la même admiration pour Bébel : « il y a une histoire avec Belmondo que j’adore. Il était à l’hôpital et il s’est fait exfiltrer à Dubaï par une ancienne petite amie. Travailler avec Victor Belmondo, son petit-fils, c’était aussi une manière de faire plaisir à son grand-père qui m’a fait tellement plaisir. Je me suis retrouvé à côté de Victor dans un avion après la Palme d’or accordée à son grand-père. Il m’a dit qu’il voulait faire du cinéma. Je lui ai proposé d’être stagiaire sur Les Gardiennes. Il s’est tellement bien débrouillé que je lui ai proposé un petit rôle sur ce film et un rôle important dans Albatros. Il est super-doué ! ».

Le tour du propriétaire s’achève par la visite de la salle de montage où Marie-Julie a monté les derniers films de Beauvois. Grande et bien rangée, cette salle respire la sérénité. Ces deux-là ont leur habitude de travail : elle lui montre toujours une première version finie. Puis ils en discutent avant qu’elle s’y remette. Cette fois l’expérience fut singulière : ne désirant pas voir de rushes pendant le tournage afin que cela n’affecte pas son jeu, elle les a tous découverts d’un coup ! Avec son franc-parler et ses yeux rieurs, elle dégage quelque chose de lumineux et de solide à la fois. Discrète, elle restera avec nous toute l’après-midi, n’hésitant pas à compléter ou préciser une parole de son mari.

Xavier de front

Assis dans son jardin, Beauvois revient maintenant sur la genèse d’Albatros. Le scénario a été inspiré par la lecture d’un article dans Society racontant l’histoire d’un paysan désespéré qui, au bout du rouleau, fonce au volant dans des policiers qui l’abattent en état de légitime défense. Le réalisateur de Selon Matthieu a modifié les circonstances du drame : dans Albatros, le gendarme tue accidentellement le paysan alors même qu’il essaie de le sauver d’un suicide. Il tire dans la jambe mais hélas touche l’artère fémorale. « Je suis entouré de paysans, je sais beaucoup de choses sur eux. Mais j’ai aussi des amis gendarmes et j’ai essayé de me mettre à leur place. Je pensais à la réplique du personnage de Morgan Freeman dans Seven : j’ai sorti deux fois mon arme dans ma carrière et je n’ai jamais tiré “. Je me suis dit que cela serait intéressant de raconter cette histoire du point de vue du gendarme homicide. Cette fois, je n’ai pas fait vraiment de stage d’immersion comme pendant la préparation du Petit lieutenant, mais j’ai passé quelques jours avec les gendarmes. Je les accompagnais dans leurs patrouilles. Après je les invitais au resto, ils adoraient ça ! Ils m’aidaient pour l’écriture. Cela dit ça fait drôle d’écrire le scénario avec un type armé dans son salon (rires) ». A-t-il peur que le film soit mal interprété maintenant que les violences policières font les grands titres de la presse ? « Non, pas vraiment. D’abord j’ai eu l’idée du film bien avant ces histoires. Et puis, selon moi, ça n’existe pas les violences policières car je distingue la gendarmerie, la police et la milice de Macron. C’est la milice macronienne qui est coupable de violences et d’exactions. C’est elle qui gaze des jeunes étudiants, qui tabasse les infirmières et les pompiers. Je ne pense pas que l’armée (dont la gendarmerie fait partie) suivrait des ordres inconsidérés. D’ailleurs on m’a raconté que des gendarmes avaient refusé de suivre certains ordres. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai placé au début du film une scène où certains gendarmes expriment leur scepticisme quant au bien-fondé de l’utilisation des flash-balls. Bon, je ne vais pas me faire que des amis en parlant de milice macronienne, mais je m’en fous : j’ai déjà eu un contrôle fiscal (rires) ! ».

Ça n’existe pas les violences policières car je distingue la gendarmerie, la police et la milice de Macron.

Nous lui confions que nous avons apprécié la manière dont, dans Albatros, sa caméra réussit à attraper le réel sans se grever de grilles idéologiques. Ainsi le spectateur accompagne les paysans et les gendarmes sans que lui soit imposé un regard préconçu sur ses métiers. On ajoute que sa capacité à saisir les situations avec une manière d’épaisseur documentaire nous semble une qualité distinctive de son cinéma. Il nous répond qu’il regarde deux ou trois documentaires par jour et qu’il aime travailler avec des gens qui connaissent bien le sujet du film, ce qui les rend aptes à distinguer d’éventuelles erreurs. « Je ne supporte pas les films où un mec dit “pose ton flingue” alors que le gars en face de lui tient un pistolet. Et puis quand, dans le film, Julien l’agriculteur dit qu’il gagne 1 300 euros par mois c’est en effet ce que gagne l’acteur qui joue le personnage de Julien et qui est lui aussi agriculteur dans la vie. ».

Puisqu’il ne rebondit pas sur le mot « idéologie », j’en essaie un autre : « frontalité ». J’aime en effet sa façon de cadrer, toujours frontale, jamais décorative, toujours au cœur des situations filmées. Une façon de cadrer qui rappelle une formule de Godard : « les autres encadrent, moi je cadre ». Beauvois sourit. Il se souvient : « quand je tournais avec Caroline Champetier, elle commençait toujours par mettre la caméra de biais. Et moi je la changeais de position pour la mettre de face. Sur le tournage on nous appelait Caroline de biais et Xavier de front (rires) ».

Connerie de parité !

Pour ce qui est de la distribution, Jérémie Renier s’est imposé très vite. D’ailleurs Beauvois ne fait pas passer d’essais, sauf avec les amateurs. Il trouve inutile, voire humiliant, de tester des comédiens comme Nathalie Baye, Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Benoît Pooelvorde ou Jérémie Renier. De manière générale, il ne croit pas à la direction d’acteurs. « Je ne dirige personne. Mankiewicz disait qu’un acteur c’est quelqu’un à qui il faut juste dire : “dis ton texte plus rapidement “ou “dis ton texte plus lentement “. Je crois à ça. Et puis un bon acteur ça se reconnaît tout de suite. C’est comme quand on monte en bagnole avec quelqu’un. Au bout de cinq minutes, on sait s’il sait conduire, s’il prend bien les virages, s’il accélère au bon moment. Des acteurs comme Nathalie Baye, Lambert Wilson et Michael Lonsdale peuvent tout jouer. Je me souviens du tournage de la scène où frère Luc (Michael Lonsdale) bavarde avec la jeune Sabrina Ouazani dans Des hommes et des dieux. On avait prévu de tourner une scène d’intérieur mais il faisait super beau et j’avais envie d’être dehors. Je suis allé vers Michael et je lui ai dit : “comme les prêtres parlent toujours d’amour, ça te dirait d’improviser un petit dialogue où tu évoques tes expériences amoureuses ? “Il a dit oui sans hésiter. “On la fait tout de suite ? Tu as besoin de te préparer ? “.  “Non, non on peut la faire tout de suite“. Et dès la première prise c’était plié ! Ça, c’est un grand acteur ! D’ailleurs je n’ai jamais eu de mauvaises expériences avec les acteurs. Sauf avec Benoît Magimel, toujours dans la pose, c’était gonflant ».

La parité c’est des conneries.

Puisqu’on parle distribution, que pense-t-il des revendications à la parité sur les plateaux ? « La parité c’est des conneries. Quand je tourne Les Gardiennes, je bosse avec trois comédiennes, une scénariste, une monteuse, une productrice, il faudrait que je les vire pour prendre des hommes à la place ? C’est complètement absurde ! Quand je fais tourner Roschdy Zem ce n’est pas parce que c’est un arabe mais parce que c’est un grand acteur, point barre ! ». Heureusement Sylvie Pialat, sa productrice depuis Les Gardiennes, ne l’embête pas avec ça : « le couple cinéaste-producteur, c’est sans doute ce qu’il y a de plus important au cinéma. D’habitude avec un producteur, il faut mentir. Quand on veut deux cents figurants, il faut en demander trois cents parce qu’on sait qu’on aura moins que ce qu’on demande. Avec Sylvie, pas besoin de ces stratagèmes, je joue carte sur table. Je suis trop vieux pour ces conneries. Avec Pascal Caucheteux, nous avons très bien travaillé ensemble, il me foutait une paix royale. Mais nous étions arrivés à un point de non-retour. Je disais “noir “et il disait “blanc “, je disais “blanc “pour qu’il dise “noir “ et alors il disait “blanc“… ça pouvait plus continuer. ». Une rupture qu’on imagine néanmoins difficile tant Beauvois est un homme d’équipe aimant appeler les mêmes collaborateurs. Même si pour Albatros il n’a pas retrouvé Caroline Champetier, la directrice de la photographie de la quasi-intégralité de ses films depuis N’oublie pas que tu vas mourir en 1995. Pourquoi en fait ? « Parce qu’elle a préféré tourner un clip avec Carax ». On l’a compris : Beauvois n’est pas tendre avec les cinéastes qu’il n’aime pas. Écoutez-le plutôt évoquer Kechiche : « Kechiche n’est pas un cinéaste. Il a le talent de faire du cinéma sans être cinéaste. Mettre des caméras partout, et exploiter mille monteuses qui finissent par vous assigner aux prud’hommes, ce n’est pas être cinéaste ». Si ses dédains sont marqués, ses enthousiasmes le sont tout autant. Il nous parle avec chaleur des films qu’il a aimés récemment : Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore, Valley of Love de Guillaume Nicloux ou encore Manchester by the Sea de Kenneth Lonnergan. On le voit : Beauvois est sensible à des œuvres âpres qui, un peu comme les siennes, nouent un dialogue serré avec la mort et l’invisible ; des œuvres hantées par le besoin de rédemption et la question de la possibilité du pardon.

La lumière et le silence

L’invisible, la rédemption, le pardon. Autant d’enjeux et de motifs religieux qui travaillent la filmographie de Beauvois. On lui fait remarquer que presque tous ses films montrent une messe funéraire. Il en convient. Pour nous, la qualité de l’attention avec laquelle il regarde le réel est empreinte d’une religiosité discrète. L’attention en effet – Simone Weil l’a bien montré – est la forme la plus pure de la prière. Alors sensible à la religion, Xavier Beauvois ? «  Je ne sais pas. La religion, c’est chiant quand même. Mes parents m’obligeaient à aller à l’église tous les dimanches quand j’étais môme, c’était emmerdant et surtout je ne comprenais pas qu’ils me forçaient à y aller alors qu’ils n’y allaient pas eux-mêmes. Et puis il y a eu les guerres de Religion, tout ça… Je crois plutôt à une présence diffuse ».

On insiste : tout de même, ses films témoignent d’un sentiment de l’absolu, non ? Alors romantique peut-être, plutôt que mystique, puisque Albatros cite Baudelaire ? « Romantique peut-être. Mais au sens que Victor Hugo donnait à ce terme quand il disait qu’était classique ce qui est en bonne santé, et romantique ce qui est malade. En ce sens, oui, je suis peut-être le dernier romantique du cinéma français (rires). ».

Mais, nous nous apercevons, Beauvois n’a pas beaucoup de goût pour l’analyse de sa filmographie. Il lui arrive d’ailleurs de s’impatienter un peu quand on essaie de se livrer avec lui à ce fastidieux exercice. Il se lève, allume une clope, regarde par la fenêtre, propose une promenade. « Et si on allait voir la mer ? ». Nous voilà donc qui empruntons un petit sentir courant à travers les champs près de la valleuse du curé. Oona la chienne – nommée ainsi en hommage à la femme de Chaplin – gambade derrière son maître. Non loin de là, la côte d’Albâtre et ses hautes falaises dégringolant dans la mer. En observant Beauvois admirer la lumière normande, en constatant à quel point il se repaît du silence régnant ici, nous nous disons que le silence et la lumière sont sans doute les seules divinités auxquelles il accorde sa foi. Avec l’amour aussi, quand il a la possibilité de mûrir , comme ici, loin de la foule déchaînée, à l’ombre de tombes de cinéma, la mort un brin plus gracieuse et légère peut-être…

Albatros de Xavier Beauvois, avec Jérémie Renier, Marie-Julie Maille, Victor Belmondo, Iris Bry… Pathé, sortie le 3 novembre.

Découvrez la bande annonce du film en suivant ce lien.

Retrouvez aux éditions de la Table Ronde l’ouvrage de Dominique Thiéry et Catel Muller. Tous deux ont pu assister au tournage d’Albatrosavec le désir de raconter ce moment de cinéma, ses protagonistes et son décor, la Côte d’Albâtre. Un monde hors champ emmène le lecteur regarder derrière le drap.