Au Centre Pompidou, une rétrospective intégrale des sept longs métrages — mais aussi de ses courts dont deux réalisés exprès pour cette manifestation du festival d’automne[1] afin de souligner son travail — met à l’honneur la cinéaste indépendante américaine, Kelly Reichardt. Du 14 au 24 octobre 2021, entre masterclasse, rencontres avec des cinéastes tels Todd Haynes, projections de ses films en sa présence, vous êtes invités à découvrir ou redécouvrir la trajectoire d’une cinéaste qui revisite les codes du cinéma et l’histoire de son pays en suivant des personnages souvent en marge. Dans son dernier opus, First Cow (2019), qui ouvre la rétrospective, les personnages semblent délibérément échapper au spectateur, se cacher derrière des arbres, des buissons, des branchages comme pour dissimuler un secret. Kelly Reichardt nous plonge dans les grands espaces afin de saisir l’invisible, l’infiniment petit, et tenter de capter l’intime en « laissant l’espace raconter l’histoire. » Une autre vision de l’Amérique se dessine ainsi, lumineuse et vulnérable. Du film politique engagé (Night Moves, 2013) au road-movie (River of Grass, 1994) en passant par le western (Meek’s Cutoff/La Dernière piste, 2010), Kelly Reichardt abolit les frontières des genres pour nous révéler une humanité fragile. C’est toute la force de son cinéma, d’aller chercher la grandeur dans les petits riens, de s’emparer du non spectaculaire pour montrer le spectacle de la vie. Une manifestation à ne pas manquer !

Kelly Reichardt, L’Amérique retraversée, au Centre Pompidou du 14 au 24 octobre. Plus d’informations en suivant ce lien.

First Cow, en salles mercredi 20 octobre, Condor distribution


[1] Organisé par Judith Revault d’Allonnes, auteur d’un très bel ouvrage sur la cinéaste intitulé Kelly Reichardt, L’Amérique retraversée (De l’incidence éditeur, co-ed avec le Centre Pompidou, 2020).

Retrouvez l’interview de Kelly Reichardt dans notre numéro d’octobre.