Rencontre avec le nouveau Directeur artistique d’un des plus prestigieux prix d’art contemporain, le PIAC (Prix International d’Art Contemporain), Cristiano Raimondi. Le Prix, qui existe depuis 1965, récompense tous les trois ans une oeuvre récente. Placé sous la présidence de S.A.R la Princesse de Hanovre et la Vice-présidence de Marie-Claude Beaud, le lauréat de ce Prix se voit attribuer la somme de 75 000 €. Des artistes aussi passionnants qu’Arthur Jafa, Candice Breitz ou Carlos Garaicoa ont été lauréats du PIAC.

Vous venez d’être nommé Directeur Artistique du PIAC. Qu’est ce qui pour vous fait la particularité de ce Prix ?

La particularité de ce prix est qu’il est promu par le souverain d’un pays en l’occurrence le Prince de Monaco. C’est donc un engagement de l’état, ce que je trouve important vis-à-vis d’un monde qui va de plus en plus vers la privatisation et ou les États se déresponsabilisent sur le plan de leur engagement artistique. Ça en fait aussi un prix qui n’est pas du tout soumis à des intérêts privés ou économiques et donc octroyé de manière totalement libre et désintéressé sans être soumis à des contraintes comme ça peut être le cas dans le privé.

Qu’est-ce que vous aimeriez apporter comme évolution ou comme changement ?

J’aimerais que ce Prix ne soit pas juste une récompense, mais puisse aider à la recherche via l’octroi d’une bourse et je souhaiterais aussi renforcer la dimension internationale de ce prix.

Vous semblez privilégier une approche qui prend en compte les enjeux environnementaux et écologiques, est-ce que cela veut dire que pour vous l’art doit avoir une dimension éthique ?

L’art a toujours eu une dimension éthique. Tout artiste qui s’engage vraiment dans son art est quelque part militant, voire résilient si on part du principe que cet engagement vis-à-vis de son œuvre est total. Donc forcément à ce niveau de création et de recherche la question de l’éthique se pose toujours.

Monaco est-il pour vous un lieu qui compte dans l’univers de l’art contemporain ?

Monaco a été dans les années 1900 un vrai laboratoire d’expérimentation et un lieu d’accueil de nombre d’artistes comme Marcel Duchamp ou même Dhiagilev avec la création de la compagnie des ballets russes qui a commencé à Monaco grâce à l’aide du Prince. Il est parfois difficile de faire admettre à l’étranger que sans l’aide de Monaco une partie de cette avant-garde n’aurait pas existé. Et aujourd’hui encore, Monaco continue à défendre les avant-gardes en soutenant la création contemporaine.

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