Vie amoureuse gangrenée par une maladive jalousie et carrière d’acteur sur le déclin : jeune trentenaire parisien, Jérémie va mal et se réfugie dans le Limousin, auprès de sa mère. Passées les références shakespeariennes et proustiennes, Garçon Chiffon ne dit pas grand-chose de la jalousie, de ses affres, de ses instants suspendus.

En dehors de l’observation minutieuse de son protagoniste dépressif (et donc de lui-même), Nicolas Maury peine à construire un récit intime et personnel, peu aidé par une esthétique empruntée et un rythme léthargique. Guère de place est faite au spectateur, condamné à regarder cet homme se complaire dans la souffrance et le paraître, sans que rien de profond ou de surprenant n’en émerge.

La galerie de personnages secondaires ne sauve pas l’affaire, tant ils sont à peine regardés, exception faite peut-être de Laure Calamy, dont le déchaînement verbal a le mérite de redonner de l’énergie et de la vie à ce premier long-métrage qui en manque cruellement. Où sont passées l’ironie, la dérision, la fantaisie ?

Garçon chiffon de Nicolas Maury, avec Nicolas Maury, Nathalie Baye, Arnaud Valois… Les Films du Losange, sortie le 28 octobre.