voyoucratieCe n’est pas tant dans le fond que Voyoucratie parvient à se démarquer mais plutôt dans sa forme. Fabrice Garçon et Kévin Ossona, alias FGKO, signent leur premier long métrage, en marge du cinéma hexagonal conventionnel, conçu avec un micro-budget, « à l’arrache », et souvent sans autorisation. Le résultat, filmé caméra à l’épaule, s’avère assez nerveux. La mise en scène est immersive, la musique électro bien rythmée, la texture visuelle plutôt soigneuse. On suit ainsi la trajectoire de Sam (Salim Kechiouche) qui tente de se réinsérer, après sa sortie de prison. Mais il est pris entre la police qui le contraint à faire l’indic, son réseau qui le replonge dans ses travers, et son fils qui représente un espoir de vie normale. Un cercle infernal inextricable donc, avec des écorchés vifs en rage contre le système et les autorités qui n’offrent aucune solution. Si rien ne semble changer dans ce microcosme de violence, régi par des règles immuables, Voyoucratie montre le potentiel de deux jeunes réalisateurs à dynamiser le genre.