VOLUBILISDans les ruines de l’antique cité berbère Volubilis, Abdelkader et Malika, mari et femme, cherchent à fuir les touristes pour se retrouver seuls, enfin. Chez eux, c’est impossible, car ils n’ont pas de chez eux, chacun vivant toujours dans sa famille, faute de gagner suffisamment d’argent comme vigile et femme de ménage. Dans ce mélodrame poétique, Faouzi Bensaïdi raconte la difficulté de vivre. Tourné à Meknès, cette histoire pourrait cependant être ,’importe où ailleurs. C’est la force du film de réussir à aller au-delà d’un constat social dénonçant une situation proprement marocaine, pour se concentrer sur l’amour du jeune couple. Dans une première partie, on suit alors, à travers des dialogues vivants, leur quotidien, teinté de romanesque, d’un humour presque théâtral et de sensualité. Puis, quand ce monde s’écroule et que l’amour est mis à l’épreuve, émotions et violence prennent place de façon exacerbée. Peut-être même trop, ce qui empêche de prendre cette violence assez au sérieux.