fille facile« En avoir ou pas », c’est toute la question, dixit papa Hemingway. Sofia (Zahia Dehar), archétype de la blonde-refaite-aux-courbes-affolantes, aimant à libido mâle, n’en a pas, mais elle en veut. Machiavel armée de son propre corps, prête à tout pour récolter des miettes scintillantes (dîner, cadeau bling-bling), elle débarque un été à Cannes, chez sa cousine Naïma, seize ans, mais encore quelque chose de l’innocence potelée de l’enfance. Un yacht et un beau gosse friqué permettront à Sofia d’exercer ses talents, à Naïma de grossir les rangs des héroïnes de films d’apprentissage. Sofia apporte son monde de papier glacé, de sacs de luxe, de trucs de cosmétique, son aura de B.B. qui aurait préféré les canons de la téléréalité à ceux de Godard. D’où la photo du film : lustrée, lissée, passée à l’après-shampoing spécial brillance. Monde tout de surfaces, de glamour ripoliné, saturé par les couleurs et les clichés des pubs de luxe. Mais qu’on se rassure, sous le capot bien carrossé de Sofia, il y a de la culture, de la souffrance… Tarte à la crème de la « profondeur psychologique » qui réduit le film à une illustration pesante du proverbe « l’habit ne fait pas le moine. »

Ad Vitam, sortie le 28 août