peupleProjet ambitieux. Raconter avec sa cohorte de stars la Révolution, du 14 juillet 1789 à l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 93. Montrer d’abord la révolte d’anonymes, de femmes aussi, puis de groupes dissociés, divisés ensuite et de figures de proue enfin, réunies à la Convention pour voter la mort du roi. Montrer donc un peuple et son roi, lequel se ratatine, en proie à des cauchemars, fuit sans reconnaître son « bon peuple » qui l’assassine sous les imprécations inspirées d’un Marat campé (évidemment) par Denis Lavant. Après L’Exercice de l’Etat, Pierre Schoeller cherche à contourner la lénifiante reconstitution scolaire en ponctuant son récit de trouées baroques, grotesques qui donnent à l’ensemble l’apparence d’un opéra et d’un collage hétérogène de gestes artistiques. Malheureusement, il soumet aussi son appel à la Révolution à trop de conventions, notamment musicales, de passages obligés, d’hésitations scénaristiques sur la conduite même des évènements et des personnages. C’est un film inégal, partagé entre sublime et inconsistance mais qui ne manque pas de panache.