young ladyWilliam Oldroyd évite l’écueil du traditionnel film d’époque pour son premier long, éblouissant, fondé sur le roman de Nikolai Leskov, Lady Macbeth du district de Mtsenks.  Le réalisateur brosse ici le portrait d’une femme forte qui fait fi des règles de la société sous l’ère victorienne. Si l’intrigue démarre comme un drame sur la condition des femmes, elle bascule vers une histoire de vengeance bien plus sombre, glaciale et complexe. Katherine se confronte à la tyrannie de son mari, qui n’éprouve que du dégoût pour elle, et de son beau-père, la poussant à l’isolement et à l’ennui. En s’aventurant à l’extérieur, elle tombe sous le charme du palefrenier avec lequel elle entretient une liaison passionnée qui va devenir impossible et destructrice lorsque son beau-père le découvre. Katherine sombre alors dans une folie psychopathe. Entre caméra posée, musique quasi absente, décors austères et minimalistes, Oldroyd fait la part belle à Florence Pugh dont l’interprétation n’a pourtant rien d’emphatique. Mais la froideur de son jeu déploie les desseins de cette femme de plus en plus confiante, manipulatrice et cruelle, prête malgré elle à toutes les trahisons pour parvenir à ses fins.