Lettre à Mr Pierre Jolivet, Co-président de l’ARP
7, avenue de Clichy, 75017 Paris

Monsieur le Président,

A l’heure où la parole des femmes se libère, vous avez décidé d’exclure monsieur Roman Polanski de votre « petite entreprise ».
S’il a fallu en effet du temps au cinéma français pour que l’omerta, la loi du silence sur les agressions sexuelles dans le milieu ne soit plus la norme,  ce n’est pourtant pas une mise en examen de ce réalisateur sur le sol français et pour cause qui l’exclut mais celle de 1977 aux Etats-Unis.
Je suis surprise de ce procédé qui est sans doute une habile façon de faire allégeance à la toute puissante guilde des réalisateurs américains.
Par expérience je peux vous dire que, pour une femme violée, il y a trois priorités : faire entendre sa parole, se reconstruire et passer à autre chose.
Pouvez-vous alors entendre les mots que madame Samantha Geimer a adressés à Roman Polanski en septembre dernier ?

A tous ceux qui m’insultent, me dégradent et se servent de moi, qui tweetent au sujet de mon propre viol comme s’il s’agissait de pornographie, excités par l’usage de mots vulgaires et par leur propre haine : Félicitations Roman. Je me désole pour nous deux que la corruption qui règne au sein de la cour de justice de Los Angeles semble ne jamais prendre fin.    

Cordialement,

                                                             Anne-Catherine Lochard