pris de courtSa rareté (Pris de court est seulement son troisième long-métrage en vingt-deux ans) contribue à l’attention que l’on porte au cinéma d’Emmanuelle Cuau (voir interview p.6). Cette histoire de Nathalie (Virginie Efira), une joaillière venue, suite au décès de son mari, s’installer à Paris pour un nouveau poste avec ses deux fils, Paul et Bastien, passionne. Cuau observe simultanément la réaction de la jeune femme après qu’elle ait appris que la place est prise ; et l’amitié douteuse qui s’instaure entre Paul et Léo, un copain de son nouveau lycée. Elle noue ensuite subtilement les ficelles d’un micro thriller, où l’une et l’autre devront faire face aux conséquences de leurs choix. Dans le rôle du prédateur menaçant, Gilbert Melki est parfait et sobre. Une science rare de l’ellipse permet à Emmanuelle Cuau de cultiver tout du long une incertitude sur l’issue. C’est bien nous qui, face à cette combinaison de naturalisme et de film de genre, sommes en permanence pris de court.