pour le réconfortUne soeur et un frère bourgeois, Pascal et Pauline, sont confrontés au regard et au jugement de leurs amis d’enfance prolétaires, lors de leur retour provisoire sur les terres familiales. Il est en effet temps pour eux, dont la vie fut jusqu’ici aventureuse, de s’occuper de problèmes aussi concrets que les traites du domaine dont ils héritent. A partir de ce postulat, Vincent Macaigne se lance dans un premier long métrage féroce, où toute tentative de communication entre ces héritiers et « les autres » bute sur du ressentiment, sur le reste d’un mutuel mépris de classes. On peut reprocher au cinéaste d’en demander autant à ses acteurs, en matière d’extériorisation de la colère, que dans ses pièces de théâtres. Mais Macaigne, qui a lui-même beaucoup joué au cinéma depuis cinq ans, sait dépasser cette limite. Lorsqu’à la fin les routes se séparent à nouveau, on jurerait que l’arrogance de Pascal envers Emmanuel, son vieux pote revanchard, est le produit d’une exaspération réelle, dont on aura été les témoins privilégiés.