place publiqueLa recette du tandem Bacri-Jaoui reste inchangée depuis plus de vingt ans. Leur écriture repose toujours sur une observation plus ou moins distanciée de l’époque, qui sert de prétexte à un cinéma de dialogues, à peine concerné par la notion de « mise en scène ». Respectant la règle théâtrale des unités de lieu et de temps, Place publique se veut une énième fable sur l’égoïsme des uns (les nantis du showbiz) au détriment des autres (un couple de paysans importuné par le vacarme d’une interminable pendaison de crémaillère). Le film est assez drôle mais un peu fourre-tout. De quoi nous parle-t-on ? Du déclin des anciennes stars de la télé (Bacri incarne avec son génie habituel Castro, un présentateur de talk-show vieillissant), supplantées par les jeunes pousses de l’Internet, où la moindre vidéo un peu « décalée » engrange des millions de vues. Constat sans doute juste, mais les intentions lourdement soulignées par des répliques surécrites privent le film de toute portée dialectique et de toute vertu subversive.