ni jugeLe titre de ce documentaire réalisé par l’équipe de l’émission belge Strip-tease donne une image assez partielle du film, qui a une dimension aussi comique que dramatique et sociale. Ni juge ni soumise suit dans son travail l’extravagante juge d’instruction Anne Gruwez, avec en fil rouge une enquête sur des assassinats commis il y a vingt ans. Des crimes qui contribuent au côté burlesque du film. Car cette très vieille affaire est abordée de telle manière qu’on a du mal à la prendre au sérieux, notamment à cause de ces policiers qui entourent la juge tels des Bouvard et Pécuchet maladroits.

Le plus intéressant sont les auditions quotidiennes avec différents accusés, scènes d’une gravité surprenante parfois et qui ancrent le film dans le réel. On y voit comment certains avocats parlent sans respect pour leur client, la juge se montrant plus ouverte et proche des accusés. D’où des confrontations où l’ambiguïté s’immisce, qui apportent une tension au film. Laquelle n’est peut-être qu’un symptôme de ces autres tensions, celles qui écartèlent nos sociétés.