love Plus encore que dans l’excellent Damsels in Distress (2012), Whit Stillman assume la dimension musicale de son cinéma. Le générique d’ouverture de Love & Friendship décline ainsi l’identité de chaque protagoniste en soulignant, annotation à l’appui, son trait de caractère le plus drolatique. C’est en ce sens que la mise en scène du cinéaste peut être affiliée à une partition : chaque mimique, chaque posture « sonne » en réponse à une autre, dans une parfaite harmonie d’ensemble. Dans le rôle de Lady Susan Vernon, jeune veuve aussi soucieuse de son avenir amoureux et financier que celui de sa fille adolescente, Kate Beckinsale mène la danse avec une belle malice. C’est elle surtout qui donne le ton à une succession de séquences qui privilégient le découpage fignolé du dialogue et l’impact de chaque réplique. On regrette juste que cette perfection de l’écriture recouvre les aspérités des personnages. Manque chez eux une part de vulnérabilité qui contribuait à la beauté du précédent film. Mince réserve pour une comédie de premier choix.