idealC’est un film que l’on supposait destiné à d’autres, qui aiment voir de jolies filles humiliées et des hommes, moins jolis, défoncés. Mais, face à L’Idéal, à la deuxième minute, on rit. Gaspard Proust aff iche ce mélange d’arrogance et de dégoût de soi qui en fait un grand personnage burlesque. On le découvre au cours de castings qui sont autant de marchés à bestiaux, lorsqu’il brandit son iPhone pour mesurer la cuisse d’une Russe de quatorze ans. L’homme fait du « model scouting », proxénétisme légal qu’il incarne à merveille. On retrouve la même moue lors d’une scène d’anthologie : le board de l’Idéal (doit-on préciser la marque de cosmétiques qui se cache sous ce nom ?). Dans un bureau ovale, et une ambiance de Docteur Folamour, on attend le patron des patrons ; une petite silhouette boudinée apparaît en haut des escaliers : Jonathan Lambert va nous jouer l’un de ses meilleurs rôles. Ajoutons à cette équipe de joyeux cyniques Audrey Fleurot, pour assurer que sur la partition offerte par le livre Au secours pardon, le scénario compose une comédie énergique.