hommefidelePour son deuxième long-métrage, Louis Garrel investit avec loufoquerie le rôle d’Abel, cocu de service qui apprend, du jour au lendemain, que Marianne avec qui il vit est enceinte de son ami Paul, qu’ils vont se marier et qu’il a la chance de faire partie des invités. Une ellipse nous conduit dix ans plus tard à l’enterrement de Paul. Abel y retrouve Marianne et ne tarde pas à se réinstaller chez elle. Ce qu’Ève, la petite soeur de Paul, ne voit pas d’un très bon oeil, amoureuse d’Abel depuis l’adolescence. Avec cette voix off introductive, ces intérieurs parisiens et ces marivaudages, on pense d’abord être en terrain connu (Truffaut, Desplechin, Garrel père). Mais Louis Garrel parvient, avec habileté et fantaisie, à se jouer de ses références (jusque dans les prénoms des personnages) et à affirmer un ton personnel. D’une inquiétante légèreté, son film, écrit avec Jean-Claude Carrière, porte en lui une belle intensité comique, registre dans lequel l’acteur-réalisateur décidément excelle.